Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/241

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étais : de sorte que cette incertitude m’a décidé à prendre pour l’adresse de ma lettre les précautions que tu vois. Si j’étais près de toi, va, je te gronderais bien fort. Comment ! tes entrailles patriarcales ont donc dégénéré au point de n’avoir plus besoin d’envoyer quelques-unes de ces bonnes lignes auxquelles tu sais que ton premier-né est si sensible ! avec ton nom et ton adresse, si tu n’avais pas le temps d’écrire, moi au moins j’aurais pu te tenir au courant de tout ce qui m’avait intéressé, de ce qui m’intéresse encore aujourd’hui, choses auxquelles je ne puis pas te croire indifférent. Enfin, cher et très cher père et ami, maintenant que je t’ai bien grondé, j’oublie tes iniquités ; je te pardonne du fond du cœur, je sais depuis longtemps que cela t’embête d’écrire ; je sais aussi que tu ne perds pas ton temps, et j’en eu trop souvent la preuve à Rome pour jeter le manque de tes nou-