pays, je sens qu’il faut absolument faire appel à mon travail, à mon devoir, à mon activité utile ; utile aux miens (car il faut les nourrir), — utile à moi-même, car il faut que je me tire de cette agonie à distance qui dure depuis notre arrivée ici, et qui me submergerait comme un déluge si je n’employais pas les forces qui me restent à réagir, moi aussi, contre cette invasion de mon territoire moral.
Je vais donc, en présence des événements qui me paraissent rendre impossible d’ici à quelque temps, la perspective d’un retour en France, employer mon hiver à terminer ou du moins à avancer mon œuvre[1], afin que, quand les eaux se seront retirées, je puisse ouvrir mon arche, et en laisser envoler cette colombe (qui ne sera peut-être qu’un corbeau), mais qui,
- ↑ Polyeucte. — C’est aussi à ce moment que Gounod écrivit Gallia.