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Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/292

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océan de relations sans y apporter rien, sans en retirer rien !

En somme, la plaie véritable, la plaie par excellence, ce sont les gens qui s’ennuient, et qui, de peur que le temps ne les tue, viennent tuer celui des autres.

S’ennuyer ! Être son propre ennui ! S’ingénier, par tous les moyens imaginables, à s’enfuir de soi-même ! Y a-t-il, au monde, un dénûment comparable à celui-là, et quelle compensation à ce qu’on leur donne peut-on attendre des gens qui s’ennuient ?

Il y a une quantité d’opinions courantes dont on se donne rarement la peine de vérifier le contenu et qui forment le vaste patrimoine des absurdités admises. L’une d’elles consiste à croire, ou plutôt à persuader que la sympathie et la protection du monde sont nécessaires pour arriver.