Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/302

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disparaît dans le bruit de ce tourbillon, et c’est aux caprices d’une faveur inconstante comme la mode qu’il mendie vainement le point d’appui qu’elle ne peut donner. On dit : « Qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son. » Cela dépend du métal et de la fonte de la cloche, qui, lorsqu’elle est parfaite, donne une admirable série de vibrations harmoniques. Mais entendre à la fois toutes les cloches, quelle horrible cacophonie !

Lorsque, par un de ces temps d’orage qui rendent la respiration pénible et oppressée, nous disons qu’il fait lourd, nous employons un terme inexact ; il fait, au contraire, très léger : ce que nous appelons pesanteur n’est qu’une raréfaction, un déficit de la quantité d’air dont nous avons besoin pour respirer librement.

Il en est de même de l’atmosphère intellectuelle. Le savant, l’artiste, le poète et bien d’autres encore ont, eux aussi, leur