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Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/312

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sous le rapport de l’élévation de la pensée et du développement artistique.

Cette considération m’amène à examiner l’utilité du séjour à Rome pour les musiciens compositeurs.

Passe encore, dit-on, d’envoyer en Italie des peintres, des sculpteurs, des architectes, des graveurs ; ils trouvent là une collection considérable de chefs-d’œuvre qui peuvent du moins les intéresser en raison de l’art spécial auquel ils appartiennent. Mais un musicien ! Que va-t-il faire à Rome ? Quelle musique y entendre ? Quel bénéfice en retirer pour son art ?

Il faut, en vérité, que ceux qui produisent de pareilles objections aient bien peu réfléchi à ce que c’est qu’un artiste. Croit-on donc que l’artiste soit tout entier dans la seule technique de son art ? Comme si le métier, dans l’art, était tout ! Comme si l’on ne pouvait pas être un praticien habile et