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Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/317

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nul ne s’avisera d’établir un parallèle entre les émotions produites par un mélodrame du boulevard et celles qu’éveillent les frises du Parthénon ou la Dispute du Saint-Sacrement. Il y a là tout l’abîme qui sépare le domaine des sensations de celui de l’intelligence.

Que dire, enfin, des incalculables bienfaits de cette retraite et de cette sécurité loin des bruits fiévreux et des constantes préoccupations de chaque jour ? Que dire de ce silence où l’on apprend à écouter ce qui se passe au fond de soi-même ? Que dire de ces solitudes profondes, de ces horizons dont les lignes majestueuses semblent conserver le magique pouvoir de ravir la pensée jusqu’à la hauteur des grands événements dont ils furent les témoins ? Et ce Tibre, dont les eaux sévères gardent, avec la terreur des forfaits qu’elles ont engloutis, la tranquillité de cette cam-