Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/46

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de théâtre qui rendirent son nom assez populaire.

Grâce à l’éducation musicale que j’avais reçue de ma mère dès ma plus tendre enfance, je lisais la musique à première vue ; j’avais, en outre, une voix très jolie et très juste ; et, lorsque j’entrai au collège, on ne manqua pas de me présenter à Monpou qui fut émerveillé de mes dispositions et me désigna immédiatement comme soprano solo de sa petite troupe musicale qui consistait en deux premiers dessus, deux seconds, deux ténors et deux basses.

Une imprudence de Monpou me fit perdre la voix. Au moment de la mue, il continua à me faire chanter, en dépit du silence et du repos commandés par cette phase de transformation des cordes vocales, et, depuis lors, je ne retrouvai ni cette force, ni cette sonorité, ni ce timbre, que je possédais étant enfant et qui constituent