Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/52

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appelle au proviseur ; retenue, pensum, séquestre, etc.


Cette première persécution, loin de me guérir, ne fait qu’enflammer de plus belle mon ardeur musicale, et je me promets bien de mettre dorénavant mes joies en sûreté derrière l’accomplissement régulier de mes devoirs de collégien. Dans ces conjonctures, je me décide à rédiger une sorte de profession de foi dans laquelle je déclare formellement à ma mère que je veux absolument être artiste : j’avais, un moment, hésité entre la peinture et la musique ; mais, définitivement, je me sentais plus de propension à rendre mes idées en musique, et je m’arrêtais à ce dernier choix.

Ma pauvre mère fut bouleversée. Cela se comprend. Elle avait vu de près ce que c’est qu’une vie d’artiste, et probablement elle redoutait pour moi une seconde édition