L’abbé Rozel souriait à l’enthousiasme de sa chère enfant, comme il appelait toujours Michelle ; puis, quand le repas achevé, ils furent passés au salon, Alexis Rosaroff, tout en acceptant des mains de la comtesse une tasse de café, se mit à causer avec Georges Rozel qui lui disait :
« Quel bonheur quand je pourrai, pour ma part, donner à notre foi des croyants ! Si seulement ma pauvre maman ne se faisait pas tant de peine de mon départ. Il faudra pourtant que je m’en aille cet hiver après l’ordination de Noël.
— D’ici là, il peut se passer bien des événements qui changent vos projets, dit Hans pensif.
— Je suis entièrement soumis à la volonté de Dieu, répondit Georges.
— Comme nous tous, répondit Alexis. Mais notre intention cependant est une puissante auxiliaire, ainsi moi, qui depuis tant d’années étais sincèrement convaincu de la vérité, j’ai attendu le milieu de ma vie pour goûter cette paix infinie de me sentir dans ma voie. Mon cher Hans, quand feras-tu comme moi ? »
Le comte ne répondit pas tout de suite. Cette question directe le gênait ; enfin, il dit en passant la main sur son front avec angoisse :
« Si j’étais libre, détaché ainsi que toi des liens au passé, je ferais de même ; car, moi aussi, je vois à quel point la douce religion catholique est consolante et vraie ; mais comment veux-tu que j’affronte les foudres de ma sœur, de toute la lignée des Hartfeld, du roi ?