Page:Gouraud - Dieu et patrie, paru dans La Croix, 1897.djvu/29

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t’habiller et ne pas courir ainsi sur les dalles de granit pour t’enrhumer après ! Sais-tu au moins t’habiller ?

— Ah ! pour sûr que je sais m’astiquer, tu vas voir. »

Elle sauta sur ses chaussettes, les enfila en un tour de main et, comme un coup de sonnette appelait Rosalie, elle continua seule bavardant avec le chien.

« T’es heureux, toi, ta toilette te pousse sur le dos, ta robe s’use pas et on ne te donne pas de taloches pour les taches que tu y fais ; t’as de la veine, mon vieux. Attends, on va déjeuner. »

Elle fit deux parts du pain bis et versa dans l’assiette la moitié de son lait, puis les deux amis mangèrent. Ce fut vite expédié, les deux amis ayant très faim.

Michelle alors sortit de sa chambre avec la pensée d’aller courir dehors, mais en passant devant une porte, une voix la retint.

C’était la parole grave de la douairière :

« Viens ici, ma fille, j’ai à te parler. »

La fillette dut entrer, fort ennuyée d’un tel retard à ses projets, et resta droite, plantée sur le seuil, devant sa grand’mère encore couchée un livre de prière à la main.

« Approche, fit la marquise, comment, tu es prête déjà ?