Les chiens donnaient de nouveau, c’était un second débuché ; tous les cavaliers s’élancèrent infatigables et coururent ainsi pendant une heure et demie.
Hans toujours galopait en avant.
La bête avait toutes les ruses, elle tentait des hourvaris, se jetait à l’eau, faisait tête, bref ce jeune animal était fort amusant ; on l’eût dit dressé pour le plaisir des chasseurs.
Épuisé à la longue, il s’accula à un buisson, et le comte Hartfeld, furieux de sa déception se jeta au-devant de lui, couteau en main ; seulement, il calcula mal son coup trop précipité et reçut en échange une estafilade au bras droit.
Les autres cavaliers accouraient heureusement pour le téméraire, ils lui prêtèrent main-forte et entre trois ennemis le sanglier fut abattu.
Les piqueurs firent un brancard pour le porter au rendez-vous, et l’hallali sonnant, tous prirent le chemin du lunch préparé dans la clairière[1].
Hans avait serré son mouchoir autour de son bras pour arrêter le sang. Ce n’était rien et le comte plaisantait de sa malchance.
- ↑ Si en France, l’ordonnance des chasses est différente, la curée a lieu sur place.