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LA BELGIQUE LITTÉRAIRE

pensée de Maeterlinck a paru plus claire et mieux équilibrée…

On a dit que, dans sa jeunesse, Maeterlinck avait des tendances réalistes, et qu’il ne fut détourné de s’affilier au naturalisme, qui flattait ses instincts matériels de Flamand, que par une conversation de Villiers de l’Isle-Adam qui l’engagea à se tourner vers les études d’âme, vers ce mysticisme contre lequel lui-même ne luttait plus. C’est très vraisemblable. Et ceci montre une fois de plus la parité des points de départ des naturalistes qui eurent de la sensibilité et des symbolistes qui eurent un sens de la vie réelle. Les théories littéraires et artistiques de Maeterlinck laissent transparaître ce souci de relier toujours les états d’âme qu’il étudie, même féeriquement, avec les réalités les