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MAURICE MAETERLINCK

moment les menaces de la mort ». Voilà de ces choses qui firent prononcer à des enthousiastes le nom de Shakespeare ; et en effet il n’y a peut-être que dans Shakespeare que les personnages osent ainsi mêler le lyrisme de la pensée au lyrisme de l’action. Ces personnages, et c’est encore un de leurs traits, et le plus humain peut-être, se donnent à eux-mêmes et aux autres beaucoup d’explications sur la vie, et cependant n’arrivent jamais à en élucider le mystère. Comme je l’ai dit déjà, dans une très ancienne étude sur Maeterlinck, « ils ne savent rien que souffrir, sourire, aimer ; quand ils veulent comprendre, l’effort de leur inquiétude devient de l’angoisse et leur inquiétude s’évanouit en sanglots ».

« Avant d’aller aux Salons annuels, il est bon, afin d’éviter les surprises des