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LA BELGIQUE LITTERAIRE

Verhaeren. Tous deux étaient nécessairement des poètes, car il n’est pas d’écrivain véritable qui n’ait d’abord commencé par être poète ni qui ne le soit resté dans ses manières de sentir la vie, mais tandis que Maeterlinck donnait à sa pensée la forme dramatique qui devait rénover le théâtre même, la pliait à des essais philosophiques où tant d’esprits devaient trouver une consolation que ne leur versait pas l’art pur, Emile Verhaeren, en communion plus directe avec la vie, ne demandait qu’à ses dons de poète l’exercice de ses facultés tumultueuses.

Verhaeren, en effet, homme très doux et timide, issu d’une race pacifique, commerçants et industriels, est par excellence le poète tumultueux et grandiloquent. Pour l’ampleur de la métaphore,