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ÉMILE VERHAEREN
cendres, que débris fumants ? Et comment les campagnes ne seraient-elles pas hallucinées après ce qu’elles ont vu, après ce qu’elles ont souflert, après ce vent de folie et de carnage qui les a traversées ? Je n’ose pas poursuivre une analyse qui n’a plus la force d’être littéraire et qui à chaque pas trébuche dans le présent, dans les horreurs du présent. Lisons :
La ruine s’installe…
Ce qui lui reste encore d’ardeur dans l’agonie…
Renaîtront-ils, ces champs ?…
En attendant, voici l’exode :
Le lent défilé des trains funèbres
Commence, avec ses bruits de gonds,
Et l’entrechoquement brutal de ses vagons,
Disparaissant, tels des cercueils, vers les ténèbres…