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ÉMILE VERHAEREN

Normandie le rappellent sans cesse à ses lecteurs. Sa valeur n’en est pas pour cela diminuée, elle en est même augmentée, car c’est d’une belle indépendance d’esprit que d’apporter au milieu des Parisiens moqueurs cet accent du terroir, cette boue du pays attachée à ses souliers provinciaux. Quand les écrivains belges vont retrouver leur patrie, qu’ils n’oublient pas le conseil d’Edmond Picard, qu’ils soient belges sans cesser de puiser au patrimoine français, qu’ils écrivent la langue de leur éducation mais qu’ils ne rougissent pas si elle est parfois teintée de belgicisme, trempée dans les originalités locales. Qu’ils suivent l’exemple de Verhaeren qui n’a emprunté à la France que son langage et quelques idées générales, mais qui n’a cessé de peindre la nature qui l’en-