Page:Gourmont - La Culture des idées, 1900, 2e éd.djvu/163

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XVIIe siècle, le symbole fut détrôné par l’emblème, dans la morale religieuse ; par l’allégorie, dans l’art. Jusqu’au XVIe siècle, on demeura persuadé « que sur cette terre tout est signe, tout est figure, que le visible ne vaut pas ce qu’il recouvre d’invisible » ; et le souci de l’art catholique fut de faire parler la nature, de forcer le ciel et la terre à raconter la gloire de Dieu ou à devenir les exemples et les conseillers de l’humanité. Yves de Chartres affirme que la symbolique était enseignée au peuple ; du moins il est probable que par les sermonaires, qui en faisaient un usage constant, le peuple avait acquis certaines notions de cette science confuse, contradictoire et illusoire. Les prédicateurs expliquaient les vitraux, les fresques, les bas-reliefs ; mais chacun à sa manière, car on n’était d’accord que sur un très petit nombre de sujets. Saint Bernard, évangéliste sévère, réprouvait les ornementations symboliques, dont les églises et les cloîtres étaient historiés ; il ne voulait pas admettre ce langage, qui souvent s’arrêtait aux yeux, sans pénétrer jusqu’au cœur. Il y a dans ses lettres, à ce propos, un passage très curieux :

Que signifient cette ridicule monstruosité, cette élégance merveilleusement difforme, ces difformités élégantes