Page:Gourmont - Le IIme Livre des masques, 1898.djvu/214

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En la nocturne et lointaine chanson des vagues,
Reine dont les regards pensifs en clartés calmes
Sont de glauques glaïeuls érigeant sur les vagues
Leurs vasques aux pleurs doux du corail et des algues.


Oui, voilà évidemment qui surpasse les forces intermittentes des poètes dispersifs : chacun, dans les champs de l’art, a sa place et sa besogne.

J’ai trouvé dans le volume de M. Fontainas des traces d’un emploi heureux de l’allitération et de la répétition ; il use encore avec modération de ces artifices, souvent nécessaires, car l’assonance intérieure, par exemple, facilite singulièrement l’expression du rythme ; elle est des plus légitimes dans le vers de douze syllabes, alors que l’écartement des finales empêche les rimes de donner toute leur sonorité.


Le cor de corne sonne au loin dans le hallier.


C’est fort joli. Et encore :


Les danses souples vont s’enlaçant par guirlandes,
Et les filles rieuses aux bras des garçons
Rythment folles avec leurs naïves chansons
Leurs danses en méandres souples par les landes.


Ceci est un peu précieux :