Page:Gourmont - Le IIme Livre des masques, 1898.djvu/238

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le vers libre dans toute sa liberté familière et lyrique :


Je sais où j’ai été empoisonné.
C’est en buvant du vin dans le même verre
qu’une jeune fille que j’aimais…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Sur la table il y avait nappe blanche,
un vase rempli de beurre jaune,
et elle tenait à la main un verre
du vin qui plaît au cœur des femmes…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Elle n’avait pas pourtant lieu de me haïr…
Je ne suis qu’un pauvre jeune fermier,
fils de Matelinn et de Maria Kantek
J’ai passé trois ans à l’école…
mais maintenant je n’y retournerai plus…
Dans un peu de temps je m’en irai encore loin du pays,
Dans un peu de temps je serai mort,
et m’en irai en purgatoire…
Et pendant ce temps mon moulin tournera
diga-diga di,
Ah ! mon moulin tournera
Diga-diga da…


Ton sang est écrit en prose, très simple aussi, et comme transparente. Je n’aime guère cette his-