toire, trop médicale, de transfusion du sang, mais le thème accepté, on est en présence d’un vrai drame d’aujourd’hui, hardi et vrai. Le ton singulier de cette tragédie est donné par une sorte de mysticisme charnel. Les affinités corporelles sont substituées aux affinités morales : c’est un psychisme matériel. Voici un passage du rôle de Daniel (le jeune homme à qui Marthe a donné son sang), par lequel le principe du drame sera un peu expliqué :
« Tu ne peux pas le voir couler dans mes veines… mais c’est si extraordinaire de le contenir en moi… si étrange… si absurde et si doux… Je contemple mes mains comme si je les voyais pour la première fois… Je ne sais quelle tiédeur fraîche y coule en cascade… et sous le réseau transparent des veines, il me semble que je suis dans sa fuite toute la source lâchée de ton cœur… Il y a une douceur nouvelle qui court en moi comme un printemps… Je t’assure, pose ta main sur la mienne… elle t’appartient… je suis un peu toi maintenant… Je veux que tu sentes se faire la confusion, je veux que tu reconnaisses en moi le battement inconscient de ta vie… Ah ! que ma