Page:Gourmont - Le Livre des masques, 1921.djvu/248

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et dures, des processions de larves carnavalesques. Ou bien, femmes, fillettes, oiseaux, ce sont des bibelots déformés par une fantaisie trop orientale ; bibelots et babioles :


Je voudrais que ce vers fût un bibelot d’art.


dit l’esthétique de M. de Montesquiou, mais le bibelot n’est qu’une chose amusante et fragile à mettre sous une vitrine ou dans une armoire, — oui, plutôt dans une armoire. Alors, allégé de toute cette rocaille, de toutes ces laques, de toutes ces pâtes tendres et, comme lui-même le dit spirituellement, de tous ces « infusoires d’étagères », le musée du poète deviendrait un agréable promenoir, où l’on rêverait avec plaisir devant les multiples métamorphoses d’une âme inquiète de donner à la beauté une grâce neuve et nuancée. Avec la moitié des Hortensias bleus, on ferait un tome, encore très dense, qui serait presque tout entier de fine ou de fière ou de douce poésie. L’auteur d’Ancilla, de Mortuis ignotis et de Tables vives apparaîtrait ce qu’il est vraiment, hors de tout travesti, — un bon poète.

Voici une partie de Tables vives, dont le titre