Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/124

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tait comme un avant-goût de la possession, et puis le charme de sa personne lui troublait le cœur plus que les sens. C’était une béatitude infinie, un tel enivrement qu’il en oubliait jusqu’à la possibilité d’un bonheur absolu. »

Il est venu, le bonheur, et je te le dois. Une autre ne m’eût rien donné de ce qui dore maintenant ma vie. Oh ! comme je t’aime ! quelle éternelle soif de tes baisers, de tes étreintes !

Adieu, mon orgueilleuse, envoie-moi beaucoup de ton écriture. Tu n’as qu’à te laisser aller à ta sincérité pour me dire des choses, pour trouver de ces mots qui me bouleversent de joie. Ton anneau me fait bien plaisir : je veux le porter toujours.