Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/126

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des heures à vivre, avec toi, du moins avec un reflet de toi.

Je ne réponds pas à tes pages, à peine les ai-je regardées, d’un œil gourmand, qui aurait voulu tout absorber d’un trait, mais qui, trop précipité, n’a rien lu ; — seulement vu ton écriture qui est quelque chose de toi et ce papier où tu t’es penchée, sur lequel tu as respiré.

L’enveloppe est de bon augure. Songe que nous poursuivons non seulement un succès, mais une vengeance. Je veux que cette femme qui a essayé de te salir soit humiliée, avilie aux yeux de tous, je la veux misérable, me réservant d’avoir pour elle la pitié la plus insultante.

C’est tant pis pour ceux qui touchent à toi. Ils en seront châtiés si les circonstances servent mes plans.

Ils ont voulu nous séparer. Est-ce bien amusant ? Que de jouissances il y aurait dans une re-