Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/134

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tion de ta joue contre la mienne, de tes bras qui se joignaient autour de mes épaules : tu m’aimais, tu devenais différente de voix, de regard, de geste, transfigurée ; et celui où toute abandonnée, tu me donnas la joie de ton corps, heureuse de me faire heureux, et moi qui aurais répandu ma dernière force et mon dernier souffle pour te sentir encore, encore, vibrante entre mes bras !


Vendredi matin.

Rien de toi ne me fait peur, pas plus cette activité cérébrale, — ce tigre endormi, paraît-il, — que le reste. Je ne veux pas qu’elle reste en friche ni qu’il demeure une seule de tes facultés sommeillantes. Je sais tout ce que tu es et tout ce que tu vaux et je serais coupable, pour toi comme pour moi, de souffrir que la moitié du trésor restât enfouie. Tu veux me faire arriver le plus tôt