Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/180

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les imaginations viennent rôder, fantômes, et s’offrir, succubes. Qui donc était là ? Qui avait pris sa place, sa forme, ses membres, sa grâce, quelle femme, puisque, elle, je l’ai cherchée en vain ?


Son âme était en voyage, quand mes désirs se sont accomplis. O statue, je t’offrais la mienne : pour t’animer, tu n’avais qu’à ne pas détourner la bouche. Une vie, c’est assez pour nous deux qui ne devons pas être séparés. Mais non : statue sous la lampe rose, son corps s’est donné seul ; son âme était en voyage.