Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nous étions là, dans l’ombre, assis tous deux, les plinthes
d’un pilier nous cachaient ; vous aviez des jacynthes,
                      fleur au parfum impérial.


                      L’odeur des jacynthes
                      vibrait dans l’encens,
                      l’orgue avait des plaintes
                      à troubler les saintes,
                      l’odeur des jacynthes
                      vibrait dans l’encens.



Un peu de ta main brûlait dans ma main,
par nos doigts ardents le fluide humain
passait en nos chairs, noyait nos pensées,
et, cœurs galopants, gorges oppressées,
nos désirs prenaient le même chemin.


                      Ils allaient, dépassant la voûte,
                      vers la rive où jamais le doute