Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/26

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En elle, j’ai mis tout, jusqu’à mon infini :
l’univers est à moi, quand sa bouche a souri,
et Dieu n’est qu’un fantôme, il n’est pas d’infini,
                            sans elle.


                      L’odeur des jacynthes
                      vibrait dans l’encens,
                      l’orgue avait des plaintes
                      à troubler les saintes,
                      l’odeur des jacynthes
                      vibrait dans l’encens.


    Un peu de ta main brûlait dans ma main,
    par nos doigts ardents le fluide humain
    passait en nos chairs, noyait nos pensées
    et cœurs galopants, gorges oppressées,
    nos désirs prenaient le même chemin.
Ainsi, chère, ta vie a passé dans la mienne,