Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/25

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Il ferait nuit sans la clarté de ses yeux bleus ;
la pourpre des matins pâlirait dans mes cieux,
plus de midis, sans la clarté de ses yeux bleus,
                            sans elle.


Avec elle, la vie est un puissant parfum
dont l’émanation berce et ranime l’un
et l’autre de mes jours : quel serait leur parfum,
                            sans elle ?


Pour elle, il n’est ni mal, ni souffrance, ni deuil
qu’on ne porte avec joie, ayant passé le seuil
de sa maison : il n’est que souffrance et que deuil,
                            Sans elle.


Par elle, je veux vivre, et par elle mourir :
ma force est le baiser qui me fait défaillir
et me marque au fer chaud, car il faudrait mourir,
                            sans elle.