Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/72

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Sur les coussins, sur la fourrure qui caresse,
Vêtue des plis étranges d’une soie japonaise,
Elle s’assied, souriante, et s’étend un peu lasse
Sur les coussins, sur la fourrure qui caresse.

II

De ses doigts s’exhalait une odeur délicate,
Comme l’assemblage exquis de fleurs sobres et rares
Ou l’effluve des prés qu’un vent d’été caresse ;
De ses doigts s’exhalait une odeur délicate.

O pénétrante odeur dont émane un désir,
Odeur moins désirable, pleine de moins d’ivresse
Que celle que dérobe la robe, ô délicate
Et pénétrante odeur dont émane un désir.

Aux parfums de la chair en leur loyale essence
Cèdent les élixirs, toutes les quintessences :