Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/73

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Un seul effleurement l’exalta au désir
Des parfums de la chair en leur loyale essence.

O chair faite de fleurs roses, blanches et bleues,
Dont la sève circule avec le sang des veines,
Sa peau moite en distille la plus subtile essence,
O chair faite de fleurs roses, blanches et bleues.

III

Sur le bras, il posa d’abord ses lèvres chaudes,
Au poignet où la vie passe et bat plus sensible,
Où la peau est très blanche et les veines très bleues ;
Sur le bras, il posa d’abord ses lèvres chaudes.

Sur la tempe où plus blonds s’ébrouent les cheveux fins
A deux bras enlaçant le cou d’un cercle étroit,
Il posa, il laissa longtemps ses lèvres chaudes
Sur la tempe où plus blonds s’ébrouent les cheveux fins.