chair et ce repos momentanément absolu de sa sensibilité détendue. Le plaisir qu’elle prit à écrire lui fut une transposition de la sensualité impossible. J’imagine que les femmes poètes trouvent dans leur poésie leur plus parfaite eurythmie. L’inspiration chez elles ne peut être séparée de leur état physiologique, dont elle exprime les diverses fluctuations périodiques. Le cygne est blessé ; son sang tache la blancheur de son plumage : il va chanter et son chant sera un cri d’amour, un appel qui ne veut pas être entendu, un cri de sensualité plus beau de n’être pas étouffé par l’étreinte brutale du mâle. La poésie, c’est de la sensualité transposée en éréthisme mental : cela devient l’amour de la vie, du soleil, des odeurs, des violences, des douleurs, des joies et des rêves.
Pour qu’une œuvre poétique puisse avoir une influence vivante sur la sensibilité contempo-