de l’amour : « Négoce, vanité, trahison, luxure, voilà les principaux condiments, isolés ou réunis, de ce ragoût peu ragoûtant que la civilisation nous sert sous le nom d’amour » ; et encore : « Pour quiconque n’a plus de mère, il est encore un moyen aussi sûr d’être aimé, c’est d’avoir un chien, mais il n’en est pas d’autre ».
Je doute que de tels aphorismes satisfassent un grand nombre d’hommes. Seraient-ils vrais, qu’il ne faudrait pas les accepter, car ils rendraient l’air irrespirable. Mais ils ne sont pas vrais ; ils représentent tout au plus la manière de sentir d’une sensibilité malade ; ils représentent aussi la manière de raisonner d’une raison aveuglée par l’égoïsme. Il y a beaucoup d’égoïsme dans le pessimisme. Ni l’amitié ni l’amour ne sont des biens extérieurs à l’homme ; ils sont en lui. Pour être aimé, il faut aimer d’abord. Celui-là seul ne rencontre ni l’amitié, ni l’amour, qui n’est capable ni d’amitié ni d’amour. Le pessimiste ne serait-il décidément qu’un enfant qui boude dans son coin ? Allons, surmontez votre amourpropre, avancez-vous, faites un beau sourire. Pourquoi voulez-vous qu’on ne vous réponde pas ? Le sourire appelle le sourire. Pour être heureux, il faut faire d’abord les gestes du bonheur.