loxène Boyer méditait de mettre Shakespeare en un véritable français qui fût en même temps un véritable miroir de l’œuvre du grand poète ; il voulait faire ce qu’ont entrepris et réussi depuis, jusqu’à un certain point, François-Victor Hugo et Maurice Montégut, Pour se préparer à ce grand travail, « pour bien comprendre l’homme, dit Philibert Audebrand, pour le posséder en chair et en esprit, pour le contempler de face et de profil, pour le surprendre tel qu’il a été durant sa vie, pour converser avec lui comme s’il eût été son contemporain, il avait tenu à compulser les cent mille pages qui ont été imprimées sur lui dans les trois îles. Biographies, notes, commentaires, éditions diverses, journaux, pamphlets, correspondances, affiches, procès, il a tout digéré. En tout, me disait-il, j’ai dû faire venir de Londres et interroger un à un quatre cents volumes… » Tout ce labeur ne lui servit qu’à faire quelques conférences, à rédiger quelques articles. S’il connut Shakespeare, il n’eut pas le temps de le faire connaître, étant mort au moment même où il aurait pu tirer parti de ses études préliminaires.
Théodore de Banville, incapable de ces larges travaux, se contentait alors de rêver et de fumer