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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér1, 1922.djvu/180

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sans réserves envers Balzac fatigué, malade, mourant. Telle est l’opinion générale.

Sans doute, Mme Hanska, qui avait une assez belle fortune, enrichit Balzac en l’épousant ; mais, pour combien de temps ? Pour quelques mois. Et ce fut au prix de cruels chagrins, de pénibles sacrifices, comme M. Hugues Rebell nous le démontre dans une très intéressante étude.

On la trouvera dans un livre intitulé : les Inspiratrices de Balzac, Stendhal, Mérimée. L’auteur, un de nos romanciers les plus passionnés, les plus hardis et les plus originaux, s’est plu à chercher quelle fut l’influence des femmes sur ces trois grands écrivains qu’il aime particulièrement. Il croit que pour Balzac, en particulier, cette influence fut très grande, bien plus décisive qu’on ne l’a cru jusqu’ici. Une autre légende, en effet, veut que Balzac ait mené une existence absolument ascétique et qu’il se soit jalousement gardé des femmes, ces ennemies, conscientes ou inconscientes, du travail. Il y a quelque vérité dans cette tradition, à laquelle j’ai fait allusion ici-même. Mais, tout en déplorant que les femmes lui fissent perdre un temps précieux pour l’écrivain, Balzac leur cédait encore assez volontiers. Amours presque toujours