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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér1, 1922.djvu/281

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fois pour toutes. Il n’y aurait que les noms propres à changer : « J’ai reçu cette semaine, écrit d’Aurevilly, le 1er février 1857, en cadeau et hommage, un beau médaillon, en bronze, de Balzac, encadré en chêne, d’un grand style. C’est le médaillon de David d’Angers ; Mme de Balzac me l’a envoyé avec une fort belle lettre, en me remerciant de ma défense de son mari contre les ruades sans fers du Poitou. »

Barbey, qui avait le premier, à propos de la Légende des siècles, si justement caractérisé Hugo, en l’appelant un « génie épique », s’indigna de l’insolente réclame qui chantait les Misérables ainsi qu’un produit industriel. Il écrivait dans le Pays ; les républicains et les royalistes, alors très unis, crurent que le fier critique obéissait à un ordre du pouvoir : il fut fort malmené. La même haine qui avait poursuivi le mysticisme précurseur du peintre Galimard[1] persécuta Barbey d’Aurevilly. L’imagination restreinte de la jeunesse républicaine l’écrivait « idiot » sur toutes les pierres disponibles. Ce fut un bon moment de popularité à l’envers. On discuta la valeur et l’opportunité des syllabes

  1. Que Chassériau et Gustave Moreau n’ont fait que perfectionner.