Roi du monde et du jour, guerrier aux cheveux d’or…
Établir l’influence d’Ossian sur la littérature française des vingt premières années du dix-neuvième siècle, ce serait un travail assez facile, mais trop long pour être entrepris maintenant. Il n’en reste plus rien que ce qui est entré dans la circulation générale ; mais Ossian n’est pas oublié comme Young-. On ne le lit plus ; on sait ce que c’est. Letourneur traduisit encore le Charles-Quint de Robertson et son Clarisse Harlowe. Il mourut en 1788, laissant une œuvre dont la valeur était alors difficile à estimer à son prix.
Mais comment se fait-il qu’aucun des historiens de la littérature française n’ait jamais, depuis un siècle, porté sur ce traducteur un jugement équitable ? Les revirements de notre littérature sont incompréhensibles, si on omet de mentionner les traductions. C’est un des points les plus importants. Mais nul ne l’a vu encore. Aussi n’y a-t-il pas encore d’histoire de la littérature française. Si, au lieu de faire de la critique littéraire, on faisait de la critique sociologique, les traductions de Letourneur apparaîtraient selon leur réelle importance et cet homme, que les professeurs de belles-lettres ne