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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér2, 1913.djvu/86

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que l’islamisme n’empêche pas ces peuples d’avoir une certaine liberté d’esprit ; les exemples qu’il en donne nous inclinent plutôt à considérer ces races comme tombées ou retombées dans l’enfance. Elles sont capables d’une certaine finesse, mais non de jugement.

Les livres de Gobineau dont il a été question dans cette étude rapide valent tous la peine d’être lus. Tous font réfléchir, soit qu’ils suggèrent des contradictions motivées, soit que l’on y trouve de ces idées nouvelles, qui paraissent anciennes, dès qu’on les connaît, tant elles sont justes et saines.

Gobineau est un écrivain original, mais très inégal. Un choix parmi son œuvre était nécessaire. Celui que vient de nous donner M. Jacques Morland est très satisfaisant. Il a d’ailleurs été bien accueilli du public lettré, qui commence à rendre justice à ce philosophe, encore méconnu hier, et que voilà maintenant mis à sa place parmi nos meilleurs esprits du dix-neuvième siècle et parmi ceux qui ont porté à l’étranger la pensée française.

1905.