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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/112

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ques qui amusèrent tant un public facile à distraire. L’un de ces opuscules, le Songe d’Athalie, est demeuré des plus agréables, grâce surtout aux pièces ajoutées. La parodie, débutant ainsi :

Savante Gouverneur, est-ce ici votre place ?

était lancée sous le nom de Grimod de la Reynière. On feignit, quelques semaines plus tard, que Grimod, indigné, publiait un Désaveu. Cela ne suffisait pas : il y eut un désaveu du Désaveu, ou Vrai Désaveu de la parodie. Commencée aux dépens de madame de Genlis, la farce s’achevait aux dépens de Grimod, dont elle soulignait les prétentions ridicules. On dit qu’il y a du Champcenetz, au moins dans le Vrai Désaveu ; c’est possible, mais du Champcenetz surveillé et amendé par Rivarol. Le début du Désaveu est bien amusant : « Je prends la plume, sans doute un peu tard, pour désavouer un pamphlet qui ne doit qu’à une apparence de gaîté la tolérance dont il a joui ; mais pouvais-je prévoir, dans ma retraite, l’obstination de toute la France à me supposer le seul genre de hardiesse qui me répugne ? Moi qui ai poussé la littérature jusqu’au fanatisme, j’aurais pu ridiculiser des académiciens ? Quelle calomnie ! Moi qui ai toujours regardé les femmes comme aussi étrangères à la morale qu’inutiles à la société, j’aurais osé en outrager une qui