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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/171

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ses brochures authenthiques le prouvent, n’avait pas beaucoup d’esprit ; or il y en a encore dans le Vrai Désaveu : d’où l’idée que la pièce a été revue par Rivarol, qui y laissa tomber négligemment quelques traits. Cet homme avait tant d’esprit qu’il en mettait partout, et c’est à certaine qualité d’esprit qu’on reconnaît les recueils qu’il encourageait, les Actes des Apôtres, et ceux qu’il excommuniait le Journal de la cour et de la ville, dit le Petit Gautier. Dans un amusant Dialogue, la Chronique scandaleuse (no 22), fait dire par le Petit Gautier à l’abbé Coquillard : « Rivarol est l’Hercule de la plaisanterie et s’il daigne vous répondre, il peut dissoudre d’un mot les restes de votre existence. » Rivarol ne répondit pas à l’abbé Coquillard, rédacteur grave du Journal de Paris, et qui n’est plus connu que par cette épigraphe d’un des numéros de la Chronique :

J’appelle un chat un chat et Coquillard un sot.

Rivarol était fort paresseux, même à dire des bons mots ou de bonnes méchancetés, mais la gaîté de son jovial ami le mettait en verve, et, sûr de faire rire, sinon d’être compris, il glissait à Champcenetz quelques sourires pour égayer sa prose un peu grise.

Si Champcenetz collabora au Petit Almanach