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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/206

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aux Cloris et aux Mélicertes, avait un certain sens du ridicule qui s’attache aux noms mythologiques transportés dans notre civilisation. Amaarante, dit-il,

Amarante, Philis, Caliste, Pasithée,
Je hais cette noblesse à vos noms affectée,

et il continue par ce joli vers, qui est un conseil de naturel et de simplicité :

Le plus beau nom du monde est le nom de Marie.

Quant à l’ode à la Malherbe, Théophile la fait presque aussi bien que Malherbe lui-même :

Celui qui lance le tonnerre.
Qui gouverne les éléments.
Et meut avec des tremblements
La grande masse de la terre ;
Dieu qui vous mit le sceptre en main,
Qui vous le peut ôter demain,
Lui qui vous prête sa lumière,
Et qui, malgré les fleurs de lys,
Un jour fera de la poussière
De vos membres ensevelis :
Ce grand Dieu, etc.

Il y en a très long sur ce ton bien soutenu. Bossuet mettra cela en prose : « Celui qui règne dans les cieux, etc., » et il paraît que du coup cela devient très beau. Passons. La rhétorique n’est pas ce qui nous attire, ni dans Théophile, ni dans Bossuet.

Faut-il accorder à l’auteur de quelques satires