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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/347

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LE ROMAN DE TRISTAN ET ISEUT


Avec ce qui a été conservé des anciens poèmes français relatifs à Tristan[1], M. Joseph Bédier a entrepris de reconstituer la célèbre légende[2]. Il a traduit, il a adapté, il a abrégé, il a arrangé, il n’a jamais inventé. Sa part est dans le ton général de la langue simple, claire et sonore, qu’il a choisie, ou que lui imposaient certains fragments français et la connaissance approfondie qu’il possède de notre ancienne poésie. Cette œuvre d’érudition est une œuvre de goût, aussi de bonne littérature : elle mérite de rester, et le nom de M. Bédier d’être dorénavant uni au titre d’un des beaux romans du cycle breton.

L’histoire de Tristan (on dit aussi Tristran et aussi Iseult) appartient, comme on le sait, à la

  1. Les fragments de ces anciens poèmes ont été pour la plupart publiés par Francisque Michel : Tristan, recueil de ce qui reste des poèmes relatifs à ses aventures. Paris, Téchener, 1835-1837.
  2. Le Roman da Tristan et Iseut, traduit et restauré (1901)