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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/362

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graphiques qu’il contient la nomenclature des livres sortis de diverses officines pour avoir le livre idéal et qui manque sur cette période de notre histoire littéraire. Car c’est de l’histoire littéraire, puisque c’est l’histoire des livres et puisque beaucoup de ces imprimeurs et de ces libraires, les du Pré, les Marnef, les Vérard, les Vostre, les Gourmont, les Kerver, les Estienne, étaient parfois des érudits, toujours les hommes d’étude et de goût. On est frappé, en parcourant la table chronologique, de la prodigieuse activité de l’imprimerie parisienne à ses débuts, dans les trente premières années. Depuis l’établissement de Martin Crantz à la Sorbonnejusqu’à l’avènement d’Henri Ier Estienne (1502), on relève les noms de cent cinquante imprimeurs et libraires, tous groupés autour de l’Université, entre Notre-Dame et le collège de Lisieux, des deux côtés de la rue Saint-Jacques. Le premier imprimeur français semble être Pasquier Bonhomme ; il imprima qs Chroniques de Saint-Denys, premier livre français sorti des presses françaises. Les plus ancien ouvriers imprimeurs français dont les noms sont mentionnés sont Louis Symonel, ou Symonet, Louis Blandin et Jean Symon ; ils travaillaient à l’enseigne du Soufflet-Vert, rue Saint-Jacques. C’était un atelier coopératif (il n’y a rien de nouveau), et les noms de tous les ouvriers figurent au colophon