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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/363

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(achevé d’imprimer), dans leur Vocabularius de 1476. La direction de cet atelier était confiée à Gaspar et à Russangis ; celui-ci, d’une famille d’orfèvres, semble avoir été le graveur de caractères de l’association. Les officines d’imprimeurs et de libraires étaient serrées les unes contre les autres, présentant l’aspect d’un vaste bazar du livre ; rue du Mont-Saint-Hilaire, il y en avait au moins une, souvent deux par maison. Il semble que tous ces libraires s’entendaient entre eux, sans aucunement chercher à se faire concurrence ; les alliances étaient très fréquentes entre ces familles vivant du livre et pour le livre. Les trois professions, maintenant séparées, d’imprimeur, de libraire, d’éditeur et même de fondeur étaient assez souvent réunies ; cependant, il ne paraît pas que tel libraire-éditeur comme Antoine Vérard, célèbre pour la beauté et l’originalité des livres qui portent son nom, ait jamais imprimé lui-même. Il confiait ses travaux à Jean du Pré, à Pierre Le Rouge, à Pierre Levet, à Trepperel, et à d’autres ; mais il commanditait à l’occasion tel atelier qu’il chargeait d’un travail important. Quoique excellent imprimeur lui-même, Geoffroy Tory fit imprimer par Gilles de Gourmont, chez qui il avait été correcteur, son célèbre Champ fleury, et il fallut six ans pour mettre sur pied ce livre admirable et compliqué. De même Gilles de Gourmont fit imprimer