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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/406

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insinua don José. Quant aux femmes, ils n’ont pas occasion de les récûmnenser, car ils ne leur deuiandent rien que d’être jolies (elles le sont toutes) et de faire de beaux enfants.

Ils s’enfoncèrent donc dans la forêt et Dieu sait comment ils s’en tirèrent ! je suppose qu’ils gagnèrent le Parana par le Rio Grande et descendirent le fleuve en canot…

— C’est la route que je viens de faire…

— C’est la seule. Ils vinrent donc, comme nous avant-hier, se buter contre la montagne. Il n’y avait pas de soldats au Portillo, mais c’est qu’il n’existait pas. L’ouverture de la vallée aventurine du côté de la pampa a été faite de main d’homme. J’ai oublié de vous montrer cela. Du côté du Chili, on n’en peut sortir que par un col d’un accès dangereux, impraticable à la moindre neige. Donc ils s’établirent là. Plus tard, leur femme étant morte, ils réussirent à enlever quelques Indiennes, dans les environs de Jachal, je suppose, où il y a encore quelques milliers de ces brigands qui ne sont point nomades. Elle était espagnole, leur femme. Du moins elle s’appelait Maria de las Aventuras. Nom ou surnom, il est certain qu’il y a à La Corogne une madone qu’on appelle ainsi et que les matelots chérissent. Ma mère lui offrit un cierge avant de s’embarquer pour l’Amérique. Vous voyez donc