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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/419

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serait fort oublié. Je veux être un second Colophos.

— Je te plains, dit Achillardos.

— Bientôt tu m’envieras. Adieu, je te quitte pour aller écrire mon histoire. Le monde entier sera informé de son apparition ; c’est Coloplios lui-même qui embouchera la trompette. Mais tu n’a pas remarqué que je ne bois plus. Ma coupe devin amer est encore moitié pleine.

— C’est cela, dit Archillardos, qui est le vrai miracle. Si tu persévères, je suis prêt moi-même à louer les dieux.

Oribase publia l’histoire de sa vie. Elle eut un grand succès, et ses poèmes, rendus édifiants par des corrections habiles, furent bientôt sur toutes les lèvres pieuses. Cela fit dire à Esmourgos, qui avait de l’esprit :

— La conversion, il n’y a plus que cela qui donne de la renommée.