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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/45

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IV. Quel est maintenant le gouvernement de la France : est-il fondé sur de vrais principes et peut-il subsister ?

V. S’il subsiste, quel en sera l’effet sur les nations et les autres gouvernements de l’Europe ?

VI. S’il est détruit, quelles en seront les conséquences pour les peuples contemporains et pour la postérité ?

— Le seul énoncé du litre de cet Essai suffit pour en faire apercevoir toute l’importance. C’est peut-être l’ouvrage le plus complet qui ait encore paru sur les affaires présentes, si l’auteur, auquel il a coûté près de trois années d’études, a eu le bonheur de réussir dans la manière dont il l’a traité.

Les derniers livres de cet ouvrage[1], ne renfermant que de la politique, sont écrits en dialogue, à la manière de Platon, afin de répandre un peu de vie sur l’aridité de la matière. Au reste, l’auteur, qui a visité différentes parties du globe et qui, par son titre d’Essai, a pu s’écarter çà et là sur sa route, s’est quelquefois permis d’insérer des morceaux de ses voyages et des digressions un peu étrangères afin de plaire aux différents goûts des lecteurs et de les délasser par la variété du style et des sujets.

La dernière phrase du Prospectus est peut-être ce qui est le mieux fait pour donner du livre une idée exacte. Les digressions, en effet, et comme dans tous les ouvrages de Chateaubriand, y tiennent la plus grande place. Sa manière, dès son premier livre, est de traiter de tout à propos de tout.

  1. Ils n’ont point paru. Le tome premier et unique ne traite que les questions I et II du Prospectus.