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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/75

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d’écrire un second volume, le tome qui rit après le tome qui pleure, mais il est un philosophe et je prends dans son livre ce qu’il faut prendre, quand on le trouve, dans le livre d’un philosophe, des idées, que l’on retourne, que l’on repense, qui vous provoquent, éperons dont on sent la pointe.

Il faut admirer M. Pierre Lasserre et son livre. Je les considère avec bonheur et avec effroi. Voici la plus belle œuvre critique que nous ayons vue depuis Taine. Mais, comme Taine, M. Lasserre a dans l’esprit des parties bien injustes, et c’est ce qui me trouble. Qu’il nous soit né un écrivain d’idées et de passion avec lequel il nous faudra compter désormais, je le crois, et finalement cela m’enchante. J’attends M. Lasserre sur les contemporains. Il est capable d’en renouveler les valeurs et d’en corriger la hiérarchie.