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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/89

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que, qui dtait oublié et que le glorieux souvenir, certainement, venait de visiter de son aile ou d’une palme ; et, le doigt sur l’artifice du mystère, je souris et invoquai de vœux intellectuels une spéculation différente. La phrase revint virtuelle, dégagée d’une vision antérieure de plume ou de rameau, dorénavant à travers la voix entendue, jusqu’à ce qu’enfin elle s’articula seule, vivant de sa personnalité. J’allai (ne me contentant plus d’une perception) la lisant en fin de vers, et, une fois comme un essai, l’adaptant à mon parler ; bientôt la prononçant avec un silence après « pénultième », dans lequel je trouvais une pénible jouissance : « la pénultième » puis la corde de l’instrument, si tendue en l’oubli sur le son nul cassait, sans doute, et j’ajoutais, en manière d’oraison : « Est morte. » Ainsi continue le poème en prose sur la mort de la Pénultième, pendant quelques pages, parfaitement semblables à son début. Je ne continue pas cette citation irritante qui tourne à une impression de tristesse. Car le problème littéraire et l’effort impuissant de compréhension vont tout droit à cette fâcheuse idée, que le médecin pourrait bien avoir à prendre la place du critique vainqueur… »

Telle est la blague grossière, lourde et triste, sous laquelle le boulevardier, « critique vainqueur »,