les événements qui les éclairassent et en comblent les lacunes, car ils eurent plusieurs entrevues. Peronne lui demande l’envoi de ses vers nouveaux, de sa musique nouvelle, en termes tendres, presque amoureux. Elle dit très bien ce qu’elle veut avec toujours les mêmes mots différemment et gauchement agencés. Elle est sincère, naïve et coquette aussi. Elle veut plaire.
Voici la première de ces lettres :
« Très cher sire et vrai ami, je me recommande à vous tant que je puis et de tout mon cœur, et vous envoie ce rondel. Et s’il y a aucune chose à faire, je vous prie me le mander ; et qu’il vous plaise faire un virelai sur cette matière, et vous plaise me l’envoyer noté avec ce rondel, avec les deux autres, celui que je vous envoyai et celui que vous m’avez envoyé. De ce vous remercie de tout mon cœur, et vous prie, très cher ami, si vous désirez quelque chose en retour, je le ferai de bon cœur et volontiers, comme pour l’homme du monde que le plus je désire voir. Je vous prie, très cher et bon ami, qu’il vous plaise de m’envoyer de vos bons dits notés, car vous ne pouvez faire service qui plus me plaise. Notre Seigneur vous donne honneur et joie en tout ce que votre cœur aime.
Un le second rondel l’accompagne.