Page:Gourmont - Promenades philosophiques, sér1, 1913.djvu/265

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emploi ; les grammairiens l’ont utilisé pour établir une distinction entre a et à, la et , ou et . Rien ne nous semble plus commode et plus logique ; mais tel n’est pas l’avis de la Commission, qui proscrit cet accent, « dans tous les cas inutile ». C’est aller un peu vite. La distinction de ou et de est si peu oiseuse qu’elle sert de pivot à une scène fameuse de théâtre. M. Paul Meyer a oublié de consulter Beaumarchais. Les deux mots ont d’ailleurs une origine différente, l’un représentant aut (ou) et l’autre ubi (où), et il est bon que, dans ce cas, des mots de sonorité pareille soient légèrement différenciés dans l’écriture ; c’est une remarque que l’on aura l’occasion de reprendre un peu plus tard.

Il y a peu de chances de confusion entre et la, l’article ne s’employant jamais seul ; cependant le dialogue, avec ses suppressions, ses hachures, peut, à l’occasion, utiliser une distinction en apparence un peu subtile. Ici encore la question d’origine pourrait être invoquée. Elle le sera, à plus forte raison, s’il s’agit de la particule à et de la forme verbale a. Ici la distinction est tellement nécessaire que pour la maintenir les Italiens n’ont pas hésité, proscrivant partout l’h initiale, à la maintenir devant ha, verbe. « La fille à Nicolas », dit bonne-